dimanche 25 janvier 2009

Je l'ai vu au Japon...

Et pas ailleurs ! Faire une liste serait vain, cent mille choses et plus pourraient y figurer… Je vais donc vous narrer quelques petits riens, que tant de gens ne voient plus tellement l’acceptation passive d’une destiné qui n’aurait pas du être la leur, leur fait oublier que tout est nouveau dans ce monde qui fera toujours briller les yeux des enfants.

C’est d’ailleurs une petite bouille d’enfant que je m’attendais à voir hier dans le véhicule des promesses : la poussette… Mais là, attention surprise ! Je savais que les Japonais s’adonnaient naturellement à l’habillage de leur chien, mais je ne savais pas que leur prévenance envers ces pauvres bêtes allaient jusqu’à leur éviter un trot trop pénible : Madame Yamamoto (cherchons la traduction de Monsieur Durand) avait mis son collier à son chien, et sa ceinture : ce petit roi chéri n’avait plus rien à envier à qui que ce soit ; çà, je l’ai vu au Japon, et pas ailleurs !

Un autre jour, pédalant dans des rues reculées mignonnettes de Tokyo, j’entendis un son mat et régulier qui se rapprochait. Il faut savoir que Tokyo est au cœur de la plus grande conurbation du monde : la densité de population y est extraordinairement élevée. Et pourtant, arrivé à l’épicentre du sujet de mes interrogations, c’est en regardant, curieux, dans la direction du bruit, que j’ai pu admirer à l’œuvre mon premier tailleur de pierre. Çà, je l’ai vu à Tokyo, et pas ailleurs !

dimanche 18 janvier 2009

De l'eau au Japon

Dans la gare de Kyoto, on ne se lasse pas d’observer le mariage miraculeux de la technologie avec l’art : L’eau qui coule de ce plafond le fait en images : figures, mots, décors abstraits, tout est précis, minutieux, admirable.

Mon meilleur moment au Japon, de la catégorie de ceux qui se fixent dans la mémoire l’espace d’un instant et dont l’écho résonne depuis sans vraiment s'interrompre,

ce meilleur moment est celui où je suis entré dans mon premier Onsen, éclairé par la lune et bercé par le bruit de l’eau chaude s’écoulant – flic floc : il y avait la nature, l’harmonie et moi seulement.

Le Japon est fasciné par l'eau et moi, je continue d'être fasciné par le Japon, sa créativité, son inventivité, son histoire et tant de choses encore... J'aime l'eau moi aussi et bientôt je vais m'échapper de Tokyo pour aller voir la mer, Homme libre toujours, tu chériras la mer - la mer est ton miroir, tu contemples son âme...

jeudi 8 janvier 2009

Au détour d’une pièce de mon foyer

1. En arrivant dans le lieu du soulagement, les esprits attentifs remarqueront une particularité qui n’est pas dans les us et coutumes de notre beau pays : un branchement ! Dès lors, deux questions peuvent se poser : quelle est donc la nature de l’esprit perturbé du Japonais qui a un jour pensé à associer « électronique » et « toilette » ? Comment cela fonctionne-t-il ?

Il serait tentant d’épiloguer sur la première question. Je m’en tiendrai cependant, par pudeur, à la deuxième…

2. Il n’y a pas moins de 12 boutons sur le joystick matrinale… La peur, habitant mon âme, m’a jusque là prévenu de l’utilisation de la plupart de ces commandes, c’est pourquoi je m’attarderai sur les deux principales uniquement. Vous remarquerez que les aveugles sont ici très bien traités puisque eux aussi peuvent savoir sur quel bouton appuyer pour démarrer la machine et pour l’arrêter.

Le Japon n’est pas seulement le pays des toilettes électroniques, c’est aussi le pays des toilettes électroniques pour aveugles ! Ce petit rien fait toute la différence, croyez moi, vous vous en apercevrez.

3. A l’instant où l’on démarre la machine, pour peu qu’un fessier soit en position (peu importe que la course soit achevée ou encore trépidante pourvu que l’objet soit assez large pour être détecté), une tige métallique à la taille conséquente apparaît des profondeurs de l’antre dans un bruit inquiétant et soudain ( !), un jet puissant dans la pression comme dans la précision vient cogner la surface de l’orifice, peut-être encore un peu coloré… Quelques secondes suffisent à la rendre limpide, c’est en tout cas l’impression qu’on en a, je n’ai en effet pas eu connaissance des tests qui ont probablement été effectués pour vérifier que l’appareillage ait un effet réel…

J’ai par ailleurs préféré laisser à votre imagination les images qui s’y formeront plutôt que d’exhiber ici deux vulgaires photos portant les qualificatifs peu originaux « avant » et « après ».

4. Selon la taille à laquelle on estime l’œuvre, on aura le choix entre deux options pour lui faire rejoindre ses semblables : Le kanji qui écrit en bas veut en effet dire « petit » alors que celui qui est écrit en haut veut dire : « grand ». Le choix est tout à fait libre, chacun en son âme et conscience se devra de l’assumer, les capteurs humains ne manquant pas pour se faire une idée précise de la meilleure option.

5. Enfin, une quantité d’eau importante étant utilisée pour le voyage du fruit de nos entrailles, le réservoir se doit d’être réalimenté. A cet effet, un petit robinet se met à couler automatiquement, on peut alors profiter de l’occasion pour se rafraîchir et se laver les mains. Ainsi, tout est prévu pour que l’on ressorte de la pièce purgé, propre, et nourrit !

samedi 3 janvier 2009

L'esprit Japonais

Ça s'est passé à Kyoto, le premier WE de décembre 2008, avec mon amie Ayao-san… En regardant la photo d’un peu près (cliquez dessus), on aperçoit quelque chose sur le coin du banc. C’est une feuille.

C'était une très belle journée, nous avions déjà pas mal marché et décidâmes de faire une halte sur ce banc, puisqu'il était là. Un homme d'un certain âge arriva peu après.

Il regarda par terre attentivement et choisit parmi toutes les feuilles, celle qui était bien rouge; il la prit et la posa sur un coin du banc où Ayao était assise. Puis il s'en fut, silencieux, splendide, sans se retourner.

Je cherche encore, depuis, une façon plus belle de dire à une fille qu'on la trouve jolie sans la gêner ni la heurter; sans rien attendre ni rien sous-entendre. Ce petit geste gratuit, sobre, précis, exquis, c'est l'esprit Japonais dans toute sa finesse.