mercredi 18 août 2010

Eloge de l'invité

L'invité, (chez moi j'entends), c'est une source de problèmes continuels : plus d'intimité, plus de temps, plus de solitude ; C'est le sacrifice de plusieurs heures d'études de Japonais, d'étude de piano, d'heures de sommeil, de visionnage d'animés si importants pour décompresser ; c'est la fatigue continuelle au travail car si l'hôte (moi) accompagne l'invité dans les festivités nocturnes, l'invité, lui, ne se lève pas, il dort le matin, contant de décuver dans un demi sommeil à peine troublé par le doux bruit régulier de la climatisation, alors que l'hôte dois continuer de gagner son pain, courageux aux aurores,... L'invité, c'est une dépense d'argent car il faut bien sortir, tout de même ! Mais tout est là :

Il faut bien sortir : tout ce qui a enchanté dans les première heures, dans les premiers mois du Japon, tout ça ressort : il faut faire découvrir à l'invité tout ce qu'on a aimé, il faut refaire les choses, revenir dans les endroits typiques, recommencer l'explication, chaque fois un peu mieux, tout un programme, tout un défi !! quelques jours pour concentrer, offrir le bonheur de plusieurs années ; la sélection est terrible, il ne pourra pas tout voir, mais il faudra tout lui montrer, il ne pourra pas tout faire, mais il faudra tout lui faire sentir ; l'invité est le prince éphémère de mon logis et je deviens le roi, à l'oeil neuf et brillant, toujours plus sagace, toujours plus perçant...

L'invité, on a pas le temps de regretter qu'il vienne, mais on regrettera qu'il parte, il ouvre les perspectives, il éveille, il est la raison de festoyer ; l'invité ferait presque croire que la vie pourrait être une fête continuelle...

Demain dans la journée,
Il y a un invité,
La fête va commencer
Pour ne plus s'arrêter :)

Et cet invité est de marque, c'est en partant de Marseille avec un sac à dos, du tabac et nos gueulles d'anges qu'un road trip nous mena à Venise permettant à notre équipe de remporter le prix de la plus longue distance parcourrue en un week end. C'est dans ce genre de petite choses bien faites qu'il y a un peu de ma fierté, et beaucoup de ce qui fait de moi ce que je suis aujourd'hui.

lundi 9 août 2010

La révolte

C'est en écoutant Renaud qu'une pensée soudaine m'a traversé : je ne sais pas ce qui révolte les Japonais. Robert Legrain disait : "Dis moi ce qui t'énerve, je te dirai qui tu es." Je ne sais pas dans quelle mesure cette proposition est vrai, mais je suis sûr que chaque être humain porte en lui une révolte de quelque chose : l'Injustice pour les enfants, la misère pour les adolescents, le "système" pour les bofs, le fait d'être mis sur le fait accompli pour mon papa, les stylos qui bavent pour moi, la richesse des très riches pour la classe moyenne, et un peu de tout ça pour les Français...

Je n'ai peut-être pas parlé à assez de Japonais, ni de choses assez profondes, et c'est tout à fait normal étant donné deux faits : d'abord, je commence à peine à pouvoir parler de choses un tant soit peu "intéressante" (et je dis ça sans fausse modesti, je suis loin d'être satisfait de ce que je sais dire), et dans tous les cas, les conversations en Japonais suivent souvent des schémas logiques dont on peine à sortir : on commence par parler du temps, puis on répond aux questions — il y en a une quizaine — et si on passe cette étape avec brio, on danse, parce qu'on est en boîte, on va parler à d'autres gens, parce qu'on est en soirée, ou on se tait pour écouter ceux qui savent mieux parler...

Les Japonais ont l'air complètement dociles, obéissants, gentils, travailleurs ; et le gaijin s'arrête bien souvent là, ayant l'impression d'avoir compris, ou, en tout cas, d'avoir compris assez, puis il véhicule une image de ce peuple dans un discours qu'on à peine à contredire tellement les apparances lui donne raison. Je ne parle pas, bien sûr, des touristes qui eux restent assez peu de temps au pays pour pouvoir faire de leur impressions des clichés, ou pour vérifier les clichés par leurs impressions.

Mon conseil, c'est d'écouter les touristes qui vous raconteront un voyage, lire les livres qui essayent de comprendre, et prendre par des pincettes les gens qui vous disent avoir vécu au Japon et vous expliquent ce que sont les Japonais. Bien sûr, je ne m'inclue pas dans ce dernier groupe, puisque qu'une des raisons d'être de ce blog est de dire, petit à petit, ce que je comprends de ce pays, et puisque ma capacité de compréhension des choses et des êtres n'a d'égale que la précaution avec laquelle je formule un jugement de valeur.

Il n'est pas nécessaire de poser une question à laquelle on aimerait bien avoir une réponse, il suffit de se poser cette question et d'attendre. J'ai fait cette expérience de nombreuses fois : l'esprit est assez bien fait pour naturellement amener le sujet dont on a envi de parler, de manière quasi inconsciente.

C'est pourquoi, étant donné le fait qu'une question (de plus) est maintenant posé dans mon réceptacle cervical, le lecteur assidu en aura probablement la réponse dans les mois qui viennent ; et si Camus avait été Japonais, aurait-ce été l'absurdité du monde qui l'aurait fait se révolter ?

mardi 3 août 2010

J'ai pas fini d'en découvrir

Je vous raconte les dernières en vrac :

D'abord, j'ai trouvé le moyen de savoir dans le métro, à quelle rame se positionner suivant la correspondance ou la sortie qu'on veut prendre à destination. J'avais vu une Chinoise le faire, je me suis dis : "je peux le faire aussi", et j'ai trouvé.

Puis, j'ai trouvé les épinards dans mon super marché local, j'adore les épinard avec de la crème fraiche : ce soir, je me suis régalé.

Et enfin, j'ai fait confiance à ce Quebecquois qui m'a dit qu'il prévoyait certains date un mois à l'avance. J'ai encore du mal à y croire, mais la charmante me disait il y a une semaine quelque chose du style : "au mois d'août, j'ai trop de truc prévu, on peut se voir en Septembre". Ca m'avait fait beaucoup rire et je ne lui en voulais pas, puis je me suis dit : "allons, proposons lui, enthousiaste, un date en Septembre". Et bas ça y est, j'ai un rendez vous le 4 Septembre ; au moins, j'ai le temps de penser à ce qu'on va faire...

Voilà, je crois que je n'ai pas fini d'en découvrir...

Une petite dernière, dans la série : "comment dit-on en Japonais" : Comment dit-on : "se ressembler comme deux gouttes d'eau"... lol, j'étais vraiment plié en quatre, quand ma prof me l'a dit, très sérieusement : on dit : "うり二つだ", traduit très correctement par : "c'est deux melons". ...